C’est dans l’optique de se conformer au nouveau Plan Stratégique de la Convention sur la diversité biologique 2011-2020 que Mali a révisé sa Stratégie Nationale et Plan d’Actions pour la Diversité Biologique 2015-2020 (SNPA/DB). La Stratégie Nationale vise à assurer la conservation et l’utilisation durable des ressources de la diversité biologique pour l’intérêt des générations présentes et futures. L’élaboration et la mise en œuvre de la Stratégie Nationale pour la diversité biologique visent les objectifs nationaux ci-dessous: (i) intégrer la conservation de la diversité biologique dans les actions gouvernementales et celles de la société pour gérer les causes sous-jacentes de l’appauvrissement de la diversité biologique, (ii) réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et encourager son utilisation durable, (iii) améliorer l’état de la diversité biologique en sauvegardant les écosystèmes, les espèces et la diversité génétique, (iv) renforcer les avantages tirés pour tous de la diversité biologique et des services fournis par les écosystèmes, (v) renforcer la mise en œuvre, au moyen d’une planification participative, de la gestion des connaissances et du renforcement des capacités. Le Plan d’Actions propose des mesures concrètes pour atteindre les objectifs susmentionnés. Les activités prévues au titre des six axes d’intervention visent à améliorer et à développer des outils de conservation de la diversité biologique. En outre, il s’agira de capitaliser et de promouvoir les bonnes pratiques agro-sylvo-pastorales halieutiques, cynégétiques et apicoles d’élaborer, d’adapter, de vulgariser, d’appliquer les textes et de renforcer les capacités techniques et organisationnelles des acteurs. Dans le cadre d’une agriculture, d’une sylviculture et d’une pêche plus productive et plus durable, la stratégie envisage une élaboration des programmes de développement de l’agro-écologie et de l’agroforesterie ainsi que l’élaboration des plans de prélèvement pour une bonne gestion des pêcheries. Enfin, elle prévoit également de cartographier les terres agricoles, les zones protégées et des écosystèmes importants ainsi que les terres pastorales pour la gestion durable et équitable et d’appliquer l’approche par écosystème en agriculture, sylviculture et aquaculture dans la mise en valeur de zones à haut potentiel biologique. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté rurale, la stratégie vise à intégrer les questions de diversité biologique dans le cadre de la lutte contre la pauvreté rurale ainsi que l’encouragement des activités traditionnelles, y compris celles des femmes et des jeunes, favorisant la conservation des ressources biologiques (apiculture, plantes médicinales, vannerie, etc.) S'agissant de l’amélioration de la résilience des moyens de subsistance face aux menaces et crises ayant des répercussions sur l’agriculture, la nutrition et la sécurité alimentaire, la stratégie envisage de mener les actions suivantes: (i) encourager les populations locales, y compris les femmes, à concevoir et à appliquer des mesures correctives dans les zones dégradées et où la diversité biologique a été appauvrie (boisements privés, agroforesterie, etc.), (ii) élaborer des plans de gestion et d'aménagement de toutes les aires protégées qui n'en sont pas pourvus, (iii) élaborer un système de suivi et de surveillance des principaux facteurs qui menacent les habitats naturels de la faune sauvage, (iv) cartographier les zones agricoles dégradées par la pollution liée aux engrais chimiques et aux pesticides, (v) mettre en place un dispositif de surveillance écologique, (vi) élaborer et mettre en œuvre les plans d’aménagement de forêts classées, (vii) prendre en compte les changements climatiques dans tous les projets et programmes dans les aires protégées. Dans le cadre de la gouvernance, la mise en place d’un mécanisme opérationnel de coordination s’avère nécessaire étant donné que les actions visant le renforcement des capacités nationales seront menées par des intervenants gouvernementaux et non gouvernementaux. Aussi, est-il suggéré de mettre en place une unité légère de deux cadres (un Planificateur et un Environnementaliste) à la Direction Nationale des Eaux et Forêts en plus du Point Focal de la convention. Elle aura la mission spécifique de coordonner et de suivre la mise en œuvre du Plan de renforcement des capacités. De plus, le Point Focal organisera des rencontres d’information et de formation sur le contenu du plan auprès des partenaires au développement, des collectivités et des ONG et des autres partenaires offrant des services dans le domaine de la conservation de la diversité biologique.
Stratégie Nationale et Plan d’Action pour la Diversité Biologique.