Confronté à un taux faible d’accès à un assainissement amélioré, le Gouvernement Burundais a mis en place la présente politique d’assainissement. Il s’agit d’une politique sectorielle de portée nationale qui vise un Etat où l’évolution des pratiques hygiéniques et l’utilisation des dispositifs d’assainissement adéquats permettent la protection du milieu de vie et des ressources naturelles et l’amélioration durable du cadre de vie des populations, conduisant à une forte réduction du coût économique, environnemental et sanitaire d’un manque d’assainissement.; La PNA contribue à un certain nombre d’objectifs globaux qui dépassent le cadre strict du secteur de l’assainissement et touchent au développement global du pays: (i) lutter contre la pauvreté, (ii) promouvoir l’égalité des sexes, (iii) réduire la mortalité infantile, (iv) combattre le paludisme et les maladies liées à l’insalubrité, (v) intégrer les principes du développement durable, (vi) améliorer les conditions de vie des populations vivant dans une insalubrité notoire.; Spécifiquement, la PNA vise à un accès de tous les burundais à un service public de l’assainissement géré de manière durable, efficace et respectueux de l’environnement, de la santé humaine et des droits humains fondamentaux et amélioré. La PNA est organisée autour de 8 axes stratégiques qui concourent tous à l’atteinte de l’objectif spécifique.; Pour remédier à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et combattre la pénurie alimentaire, la PNA vise à ce que les ménages disposent d’un système adéquat de collecte et d’évacuation des eaux pluviales et qu’ils soient sensibilisés à l’importance de ces équipements et de leur bon entretien. La collecte des eaux pluviales par les systèmes appropriés (Systèmes de Collecte des Eaux de Pluie) servira à l’amélioration des conditions d’hygiène au niveau des ménages et des lieux publics et participera à la résolution des problèmes liés au ruissellement de ces eaux.; S’agissant d’améliorer la résilience des moyens de subsistance face aux menaces et crises ayant des répercussions sur l’agriculture, la PNA envisage d’atteindre d’ici 2025 les résultats suivants: (i) les normes précises sont disponibles pour encadrer les niveaux d’utilisation des engrais chimiques et des pesticides, (ii) les petits exploitants (informels) sont informés des risques encourus par l’utilisation des engrais et pesticides, (iii) 50% des exploitants agricoles industriels ont des systèmes d’évacuation des eaux usées répondant aux normes en vigueur, (iv) 80% des exploitations agro-industrielles ont des systèmes d’évacuation des eaux usées répondant aux normes en vigueur d’ici 2025, (v) évacuation des eaux pluviales au niveau des centres urbains, (vi) amélioration de la gestion des déchets solides, (vii) réduction de la pollution atmosphérique.; Dans le cadre de la gouvernance, une idée forte de la PNA, qui est également exprimé dans la Politique Nationale de l’Eau (PNEau) et la Stratégie Nationale de l’Eau (SNEau), est celle de la séparation entre les fonctions politiques de réglementation, régulation et prestation de services. Ces fonctions clé du secteur doivent rester dans la mesure du possible confiées à des acteurs différents, dans un souci d’éviter des conflits d’intérêts et de promouvoir l’intérêt collectif. Alors que les fonctions plus politiques de réglementation et régulation sont exercées au niveau national, par les Ministères sectoriels, la mise en œuvre opérationnelle se fait également et surtout au niveau des acteurs déconcentrés et décentralisés, ainsi qu’au niveau des acteurs de la société civile et du secteur privé qui sont en première ligne dans la prestation des services d’assainissement.
Politique Nationale d’Assainissement du Burundi et Stratégie Opérationnelle Horizon 2025.